Les études sociales des sciences ont montré que le processus normal d’élaboration des connaissances scientifiques était jalonné de discussions et de disputes dont l’issue est bien souvent incertaine.

De nombreux travaux qui se réclament de la sociologie des innovations ont quant à eux mis en évidence que de telles discussions dépassent les murs des laboratoires et n’impliquent pas seulement des scientifiques, mais également des associations, des entreprises, des élus, des journalistes…

Qu’ils soient confinés à des cercles de spécialistes ou plus largement publicisés, les débats qui accompagnent l’élaboration des savoirs et qui sont marqués par des zones d’incertitude sont appelés controverses.

Cartographier les controverses

La cartographie des controverses est une méthode qui propose de retrouver des prises dans ces situations d’incertitude. Elle consiste en une enquête collective réalisée par des groupes d’étudiants selon des méthodes qualitatives et des méthodes numériques [1]. Elle permet non seulement à décrire toutes les parties prenantes et leurs relations, mais également les enjeux qui font problème pour chacun des acteurs impliqués, ainsi que ce qui fonde la position de chacun d’entre eux[2].

L’ambition de la cartographie des controverses est double : elle permet permet à la fois de se repérer dans des situations complexes et incertaines en décrivant l’ensemble des forces en présence, et de détecter parmi tous les acteurs impliqués ceux qui apportent des preuves convaincantes.

La cartographie des controverses peut ainsi être conçue comme une proposition originale pour restaurer la confiance et agir dans un monde incertain.

voir l’exemple de la soutenance du cours de cartographie des controverses de l’école de la communication de Sciences Po, 2016 :

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